28 pages, noir et blanc
Cotton Schwob est une satire grinçante du conformisme qui fait immanquablement songer à Rhinocéros, d'Eugène Ionesco. L'ouvrage débute par une trompeuse galerie de personnages : tout est mis en uvre, dans le dessin, pour falsifier le traditionnel rapport fond / forme. Les protagonistes de ce " sitcom de base " se fondent dans le décor, la foule, d'autant plus anonyme qu'elle est absolument homogène. Le personnage principal, c'est cette foule malléable à souhait.
Un chirurgien esthétique et un magnat de la presse concourent à l'épanouissement de leur empire. On opère en direct la femme du Dr Schwob, qui devient une beauté sans pareille. Toutes les femmes se précipitent à son cabinet. On opère à la chaîne. Tout le monde a le visage de Mme Schwob. Trahie, telle une reine de Blanche-Neige, elle s'associe au rival de son époux, chirurgien plastique lui aussi, et propose aux hommes d'avoir la tête de l'homme le plus populaire du pays : le Dr Schwob. L'amour triomphera-t-il ?