La prouesse de ce film en trois parties tient dans sa construction très soignée qui le rend fluide et clair. L’approche est à la fois didactique et personnelle. On prend le temps de se plonger dans ce monde, de se familiariser avec ses rouages et ses acteurs. Si la structure générale est chronologique, Jan Vromman nous fait naviguer dans l’histoire avec un rapport constant au présent. Ses réflexions sur le travail, sur le capitalisme et le syndicalisme interrogent évidemment aussi l’avenir. Il jongle avec les archives, les interviews, les images contemporaines prises sur le vif, des moments musicaux, des récitations de textes et poèmes et fait part tout au long du film de ses considérations et de ses questionnements. Le film est aussi touchant que passionnant.
"(...) Nous nous préoccupons d’une maison d’Horta, d’une vieille partition de musique, et nous nous battons pour la survie d’une coutume. Mais comment traitons-nous l’héritage industriel et social ? Notre monde a été fabriqué par des mains et par des outils, il est le résultat du travail. Justement, l’histoire de ce travail est rarement à l’ordre du jour. Les évolutions des mentalités et des techniques sont étroitement liées entre elles. (...)" Jan Vromman
d'après le cinéma Nova