“Saint-Gilles va jusqu’à la rue Féron.
Après, c’est la brousse.”
— Charles Picqué, bourgmestre de Saint-Gilles,
cité dans “Een trein van Troje”, Brukselbinnenstebuiten, 1996.
Comme tous les quartiers jouxtant les grandes gares internationales de nos jours, le quartier Midi à Bruxelles est en proie à une profonde mutation. En termes officiels, c’est une “revitalisation urbaine” qui est à l’oeuvre. D’aucuns y voient plutôt un nettoyage social.
La particularité, ici, tient autant dans la brutalité de la mutation que dans son extrême lenteur, malgré “l’extrême urgence” et “l’utilité publique” invoquées par les pouvoirs publics pour exproprier les habitants et implanter un “petit Manhattan” constitué principalement d’hôtels et de bureaux (qui seront laissés aux promoteurs privés). Mais malgré avoir apparemment les atouts de leur côté, les artisans de ce partenariat-public-privé semblent incapables de mener l’opération à bien. Et le cauchemar des habitants, mis à l’épreuve d’une véritable guerre de lassitude, se transforme en éternité… L’opération a d’ailleurs été plusieurs fois condamnée en justice comme portant atteinte aux droits de l’Homme.
As all neighbourhoods adjacent to today’s major international railway stations, Brussels Midi is undergoing significant change. In official parlance, it is going through “urban revitalisation”. Others see it rather as a case of social cleansing.
What’s peculiar about it is the brutality of the change as well as its extreme slowness, despite the “high urgency” of the “public utility service” invoked by the town’s authorities to expropriate the flats and set up a “little Manhattan” made up essentially of hotels and office buildings (that will be entrusted to private investors). But despite apparently having all the trumps, the architects of this public/private partnership seem unable to bring the scheme to a successful conclusion. And the nightmare of the inhabitants, victims of a war of attrition, has been turning into an eternity. A court has held several times that the project was a violation of human rights.
• Année de réalisation: 2006-2008
• Durée: 89′
• Format: vidéo (disponible en DVcam ou BetaSP)
• Images tournées entre 1998 et 2008 par: Nadine Abril, Amir Bazmipour, Gwenaël Breës, Axel Claes, Dorothée Clette, Anne Collet, Kodjo Degbey, Raf Deckers, Nicolas Deschuyteneer, Vladislav Drovikov, Benoit Eugène, Mauricio Garcia, Bernard Mulliez, Bruno Portier, Annie Randazzo, Mark Saunders, Céline Serrad, Rachel Simoni, Patrick Talliercio, Nicolas Torres Correia, Angel Vergara, Inbal Yalon, Karin Vyncke, Open Workshop (PTTL/PleinOPENair 2004)…
• Montage image et son: Gwenaël Breës
• Mixage son: Arnould Chapel
• Langue: français (disponible aussi en version sous-titrée anglais)
• Traduction: Jim Segers (version anglaise)