'Adieu l’organique' mène son match en seulement six rounds, mais quels rounds ! On s’y grise – jusqu’au tournis – des luttes intestines d’un type mou du bulbe et d’un satané volatile à la grise robe ('Boucle'), on se laisse cogner par les giclées math-rock délivrées par 'Les mains', créatures affranchies du tronc, aux ongles et aux mots qui scalpent. Étourdis mais consentants, on se retrouve saucissonnés par 'Les Câbles' et avant d’avoir eu le temps de dire « Cowabanga ! », nous voilà cul par-dessus tête dans la boue, absorbés par « une parenthèse pour trois cailloux », comptine-carambar psyché à la ligne sournoise, énucléée, contagieuse. Arrive alors le moment d’un héroïque face-à-face homme-mécaniques, l’authentique combat contre le boss de fin. Comme résister à la séduction des machines, à leur façon d’asséner, stridentes et « comme Robocop », le coup de grâce d’un coup de manche et d’orgue hanté? Facteur Cheval, avec 'Adieu l’organique', nous fait renoncer à notre pauvre pulpe, nous « débarrasse des aléas de la chair ». De transhumanisme à transe, n’y aurait-il pas finalement qu’un pas ? Qu’un pacte à signer de son sang et de tout ce qui suinte, pour enfin danser, libérés de nos têtes –épaules et genoux-pieds ? Alors, gigotez, maintenant !
VINYL incl. CD / DIGITAL
Release: 22.04.2016